Jeudi 02 mai
Isafjörður et ses environs :
Bolungarvík - Flateyri - Suðureyri
Ce matin, changement radical du temps. A la place du superbe ciel bleu d’hier, une couche de nuages gris obscurcit l’horizon, masquant le haut des montagnes.
Je jette un coup d’œil sur les conditions de circulation, les routes [63] et [60] entre Bildudalur et Þingery sont indiquées en noir, « Difficult road conditions », Je crois que nous avons eu de la chance.
Nous prenons la [61] en direction de Bolungarvík, petit port de pêche situé au nord d’Isafjörður, dominé par le mont Bolafjall..
La ville reste un des endroits les plus exposés d’Islande, tout d’abord à cause du climat parce qu’elle est soumise de par sa position aux plus mauvaises conditions météo du pays, mais elle est également sous la menace constante d’avalanches ou de glissements de terrain étant cernée par trois sommets de près de 700m.
Le nord de la ville est d’ailleurs protégé par un immense pare-avalanches
La route venant d’Isafjörður emprunte maintenant un tunnel, sécurisant le passage.
Une petite pluie fine intermittente nous accueille lorsque nous arrivons.
Nous pensions continuer par la [630] pour rejoindre la baie de Skálavík, mais la route est encore recouverte par une bonne épaisseur de neige.
A la sortie de la ville, nous faisons un détour pour voir le musée maritime de Ósvór. Habituellement un guide en tenue de pêcheur assure la visite, mais le musée est fermé. Nous nous contenterons de faire le tour des cabanes recouvertes de terre.
Un peu plus loin, un phare orange domine le fjord, seule note de couleur dans cet univers de grisaille.
Nous revenons sur nos pas ;
Un peu avant Isafjörður, la route passe près du cimetière de Hnífsdalur où est érigé un monument à la mémoire des pêcheurs disparus en mer.
Nous reprenons le tunnel à trois branches en direction cette fois de Flateyri.
Et là, bonne surprise, le soleil fait son apparition.
Nous allons visiter ce petit village construit également en grande partie sur une presqu’île.
Le village fut victime en 1995 d’un éboulement qui anéantit une partie du village, tuant une vingtaine de personnes. Depuis, il est protégé par un gigantesque barrage pare-avalanches.
Dans la rue qui longe le port, des panonceaux racontent l’histoire des principales maisons.
Dans l’une d’elles, qui vend des objets fabriqués par les gens de la région, nous découvrirons une sorte de musée de poupées.
Sur des étagères sont rassemblées des poupées originaires de plusieurs pays du monde.
En quittant Flateyri, nous nous arrêtons près d’un séchoir à poissons. Intrigués par les cadavres de corbeaux accrochés sur les montants, nous questionnons la personne qui y travaille et qui nous explique qu’ils servent à effrayer les autres oiseaux.
Nous reprenons le tunnel, cette fois en direction de Suðureyri, un autre petit village de pêcheurs, qui était jusqu’à la création du tunnel obligé de vivre replié sur lui-même, la seule route d’accès qui franchissait le plateau de Botnsheiði étant fermée les trois quarts de l’année.
Le temps est un peu plus couvert
Nous pensions arriver au bon moment pour assister au retour des bateaux, mais, nous sommes trop tôt, ils sont toujours en mer.
Nous poursuivons la piste qui longe le fjord à la sortie du port et qui conduit à l'anse de Keravik, vers la ferme de Staður et la vallée de Vatnadalur.
De retour à Isafjörður, le ciel s’est de nouveau dégagé, nous décidons de retourner à Bolungarvík que nous avions découvert ce matin sous la grisaille.
Alors que nous nous promenons sur le port, un bateau de pêche accoste.
A peine les amarres jettées, le déchargement de sa cargaison commence, nous passons un long moment à observer la mise en bac par type d’espèces, essentiellement des loups de mer et des plies.
Ensuite, nous retournons sur Isafjörður et profitons de l’éclaircie pour parcourir les rues de la vieille ville.
Celle-ci est très peu animée. Même la place Silfurtorg, qui est le centre de la ville est vide de monde.
Les maisons rénovées et bien entretenues côtoient quelques maisons encore habitées mais en piteux état.
Un peu plus haut nous passons devant l’église avec son architecture particulière qui fut construite pour remplacer la vieille église en bois détruite par le feu en 1987. Elle fut l’objet de fortes controverses durant son édification d’autant plus que sa construction entraina la destruction d’une trentaine de tombes.
Non loin, devant le vieil hôpital transformé en centre culturel se dresse une statue représentant deux pêcheurs hissant un filet rempli de morues, un rappel des liens unissant la ville et la mer qui porte l’inscription suivante : « til heiðurs þeim sem horfnir eru. til heilla þeim sem halda á mið” que l’on pourrait traduire par “Pour honorer ceux qui ont disparu, pour porter chance à ceux qui naviguent encore »
Nous regagnons ensuite notre petit appartement.
Kilométrage du jour : 135 km
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